Mommy / Xavier Dolan
Mommy / Xavier Dolan. 2014. 2h18.
Avec Anne Dorval, Suzanne Clément, Antoine Olivier Pilon, Patrick Huard, Alexandre Goyette. (08/10/2014).
Sacré film, et belle distribution pour ce Mommy, Prix du Jury de Cannes 2014.
César du Meilleur Film Etranger décerné le 20/02/2015
Steeve (Antoine Olivier Pilon), adolescent aux multiples troubles du comportement, a été exclu de tous les collèges, et des centres de rééducation, Die (Anne Dorval), sa mère est aujourd'hui convoquée dans le centre de redressement fermé dont il va être maintenant chassé.
La femme qui se charge d'annoncer à la mère qu'elle devra désormais se débrouiller seule, que les services publics ont fait leur maximum, et que maintenant c'est à elle de prendre en charge cet enfant ingérable, la culpabilise presque de l'amour qu'elle voue à son fils : "La pire chose qu'on puisse faire à un enfant malade, c'est se croire, ou le croire invincible, l'amour n'a rien à voir là-dedans."
La solution ? Faire hospitaliser Steeve qui ne peut pas être éduqué, et qui n'est qu'un grand malade.
Die, mère jusqu'au bouts des ongles, ne conçoit pas cela comme une possibilité envisageable. Son amour, et son courage sont des armes plus fortes que la maladie de son fils.
Elle prend congé du centre de redressement avec cette superbe mise en garde : "Les sceptiques seront confondus."
Mais son amour, sa force, sa volonté sont-ils vraiment en mesure de faire obstacle à la violence de son fils ? De venir à bout de ses crises, de ses troubles de l'affection maladive qu'il porte à sa mère, et qui le mettent souvent en rage, et elle si souvent en danger ?
Die en est convaincue. Et leur voisine, Kyla, une enseignante fragilisée, traumatisée par un mystérieux souvenir, va leur venir en aide, les soutenir (en donnant des cours particuliers à Steeve, en développant une véritable amitié avec Die).
Ce trio semble effectivement invincible. Leur volonté, leur positivité, leur courage donnent un temps une belle illusion que la maladie de Steeve peut avec le temps se résorber sans trop de dommage.
Die imagine un tourbillon de la vie, où bonheur et réussite seraient enfin au rendez-vous. Ces images défilent sur un rythme si effréné, sur une musique si entraînante, que le visage de Steeve, de Kyla s'emballent et deviennent flous. Normal, cette vie idyllique ne peut être qu'un rêve provoqué par sa plus belle imagination.
Malheureusement, même si elle se voile la face, les troubles de l'adolescent sont profonds, et l'amour maternel si fort soit-il ne peut pas réaliser des miracles.
Die n'est pas alchimiste, ne transforme pas comme elle le voudrait son fils si fragile et violent, en une brebis sage et obéissante, qui se tiendra un jour tranquille.
La violence est latente. La force de la mère pas éternelle.
Et si l'hospitalisation que lui conseillait l'équipe du centre de redressement était vraiment la solution, la seule capable de soigner ce fils vraiment malade ?
Die, si désireuse de trouver dans ce monde éteint et hostile, une pincée de gens remplis d'espoir comme elle, convaincus que l'amour est plus fort que tout, et la seule arme contre les maux de la vie, est bouleversante, décidée à tenter de sauver son enfant de ses démons, par tous les moyens à sa portée.
Très belles images, bande son magistrale qui reste dans la tête après que le générique de fin ait annoncé la fin de cette bouleversante histoire.
ⓒ Véronique Meynier, le 14/11/2014. Article mis à jour le 13/07/2020.
ⓒ Véronique Meynier, le 14/11/2014. Article mis à jour le 13/07/2020.
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